Le shérif est hors la loi et les Daltons se défaussent

Décidément les mœurs politiques des hauts cantons ne cessent de nous ravir tous les jours un peu plus: jugez en                                  

Vendredi 28 novembre,  80 personnes, venues en réponse à l'appel d'Hurlevent, se sont présentées dans le froid devant la mairie de St Pons. Celle-ci était fermée mais à l'intérieur, le bureau communautaire fonctionnait à plein régime avant le conseil communautaire.

Qu'est-ce qu'un bureau communautaire me direz-vous ? C'est à peu près la même chose que le conseil communautaire à la différence que l’on reste entre maires et que l'on parle de choses sérieuses et confidentielles, surtout confidentielles, sans être importuné par des témoins chatouilleux sur les points de droit.

Confortablement assis sur la démocratie, on peut entre soi bricoler tranquillement ses petits arrangements, compromis, alliances, stratégies et manipulations, fustiger l'insolent, aplatir le réfractaire. Pour tout dire "normaliser" la représentation.

Voilà la raison d’être de ces réunions « clandestines » qui précèdent les réunions publiques. Et quand on dit publiques, aux vues de l’espace dont peuvent disposer les candidats à l’audition des débats, on voit quel attachement la mairie porte à leur existence dans l’enceinte consacrée. Deux sièges et dix possibles sardines debout le long des murs.

Le conseil communautaire a donc voté en présence et avec l’assentiment d’un député (fréquemment appelé législateur) un texte « hors la loi ». Non content de se contredire à trois semaines d’intervalle, pour mémoire « La règle interne à la communauté de communes est de ne pas aller contre le désir d’une commune », le président Cabrol a fait voter un texte sans objet puisque la loi stipule qu’il faut l’accord des communes recevant les installations. Pardaillan ayant refusé, la communauté de communes devait se résoudre à invalider le projet.

En réponse à l’intervention d’un membre de Hurlevent qui releva ce paradoxe, Ponce Cabrol nous réinterpréta avec vingt siècles de retard  le “Je m’en lave les mains” qui fit le succès de son auteur. Pour détendre l’atmosphère, il ajouta une facétie de son cru en affirmant que la ZDE ne sera entérinée que sous réserve de prise en charge du démantèlement. Il ne nous a pas révélé quelles garanties seront exigées. C’est ce qui fait le charme désuet des ritournelles politiques. On les connaît par cœur mais on ne s’en lasse jamais !

Notre député a donc fièrement campé sur ses positions sans doute pour donner des gages à son compère général (mais à déconseiller). Il est parfois des alliés encombrants et les coexistences sur les mêmes radeaux ne sont pas toujours roses. En effet nous n’avons guère entendu notre député défendre haut et fort ce projet de ZDE. Il a, au mieux, délégué des portes flingues pour aller ”au charbon” à sa place et sa formidable tentative pour faire signer le décret d’application encadrant le démantèlement a eu le succès que l’on sait. Cette pudeur dans la détermination est assez mystérieuse, un peu comme si une expérience antérieure malheureuse avait laissé une empreinte mais sans doute est ce une vue de l’esprit...

Nous évoquions dans une précédente chronique le professionnalisme apparent qui régissait les débats en pays Saint-Ponais. Confirmation est faite que le niveau est supérieur, l’effort portant surtout sur la mise en scène et sur le maquillage bien plus maîtrisés qu’en Orb et  Jaur, mais il semble, hélas, que le livret ne soit pas meilleur. 

 

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