LES EOLIENNES UN DANGER POUR LES AERONEFS

Publié le par Association HURLEVENT

Une unité antiterroriste est créée à Guillerval. Conséquence : les projets de parcs éoliens tombent à l'eau pour ne pas gêner les hélicoptères. Seul Pussay est épargné.

L'ESSONNE ne sera pas l'eldorado des éoliennes. Alors qu'une trentaine de villages du sud du département étaient susceptibles d'accueillir des capteurs de vent autour d'Angerville, Blandy, Mespuits, Corbreuse et Boissy-la-Rivière, tous les projets viennent d'être annulés. Le ministère de la Défense est en train d'adresser un courrier à tous les promoteurs concernés pour les avertir de leur nouvelle position dans ce dossier : « Avis défavorable ».

L'armée de l'air justifie ce retournement de situation par la création « sur décision des plus hautes autorités gouvernementales » d'une unité antiterroriste au sein du groupement interarmées d'hélicoptères (GIH) qui s'entraîne sur la partie militaire de l'aérodrome de Mondésir, à Guillerval. Seul dossier survivant après cette tornade administrative : les trois éoliennes de Pussay, dont le permis de construire a été signé en avril par le préfet de l'Essonne.

« Tous les projets sont neutralisés, confirme Jacques Garau, sous-préfet d'Etampes. Le GIGN (NDLR : groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) ne s'entraînera peut-être pas plus qu'avant, mais cette unité antiterroriste nécessite la mise en place d'une nouvelle réglementation qui exclut la construction d'éoliennes dans un large périmètre. » Une situation que déplorent les professionnels du développement durable.

Peu d'espaces disponibles en Ile-de-France

« En Ile-de-France, hormis l'Essonne et la Seine-et-Marne, il existe peu d'espaces disponibles pour accueillir des parcs éoliens, regrette Marion Lettry, du syndicat des énergies renouvelables. Avec cette nouvelle servitude mise en place par le GIGN, cela bloque la production de 150 mégawatts (NDLR : qui peuvent alimenter 100 000 foyers en électricité), c'est dommage. Mais nous ne baissons pas les bras si vite : une enquête publique est en cours jusqu'au 31 août sur la création de cette nouvelle zone militaire. On peut peut-être trouver des solutions techniques pour que les éoliennes soient intégrées aux plans de vol. » Mais le ministère de la Défense risque de camper sur ses positions.
Les éoliennes peuvent atteindre 100 m de haut, « elles représentent de réels dangers », estime le commandant Frédéric Solano, responsable du service information à l'armée de l'air.

Les associations qui désapprouvaient l'implantation des éoliennes sont loin d'avoir sablé le champagne. « Pas sûr que les hélicoptères génèrent moins de nuisances que les éoliennes, souffle un habitant de Méréville. Et se battre contre le ministère de la Défense, c'est perdu d'avance. » A la sous-préfecture d'Etampes, on prévoit de continuer malgré tout à travailler sur les zones de développement de l'éolien. « On ne sait jamais, si un jour l'unité antiterroriste est mutée sur une autre aire, il faudra être prêt à reprendre les projets », conclut Jacques Garau.

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